Des orphelins dans la nuit avec des
habits en lambeaux
De vieilles frusques qui s’étalent
dans l’eau boueuse des caniveaux
Les enfants sales de minuit, visages
déjà balafrés
Sur les trottoirs, sans-abris, devant
les passants effrayés
Les orphelins ne font que survivre,
traînent dans les ruelles obscures
Les yeux rougis par les drogues,
substances naturelles ou plus dures
Les chiens des rues les adorent,
s’endorment avec eux dans les gares
Partagent le règne de l’empire des
détritus, des horreurs
Perdus au milieu des ordures, des
bouteilles plein les poches
Mais y’a pas de parents pour les
abreuver de reproches
On les retrouve dans la casse, voitures
empaquetées, défoncées
Vie parallèle loin de la ville, de ses
pervers, de ses dangers
La nuit sera leur odyssée, c’est le
carnage assuré
Personne ne sera à la hauteur de toute
leur violence assumée
Les mômes soulèvent la dalle, y’a
des lumières dans le caniveau
Les enfants des labyrinthes revivent
quand la ville est au repos
Refrain : Depuis que l’orphelinat à
brûlé, une raïa de gosses en haillons
Brûlent les écoles, brûlent les
prisons
Sur les trottoirs dégueulent la plus
belle de la lie
Armée de culs de bouteilles, de
gourdins en dents de scies (X2)
Comme des petites ombres sur la rail,
la zone des enfants damnés
Murs d’usines, tas de ferrailles,
capotes et seringues usagées
Jeunes héritiers de la nuit, pupille
d’œil comme une lune pleine
Un peu blanche, un peu jaune, un peu
noire, un peu vaine
Du sang qui boue dans les veines, de la
boue sous les chaussures sales
Une couverture comme un linceul, le
ciel noir évoque le mal
La lune aussi est de sortie, sort son
pire des sourires sinistres
Ne gâche pas ton dernier soupir, la
fin est proche, la fin est triste
Dans les gares, dans les ports, des
sales gueules qui débarquent
Qui dégueulent sur la ville,
bousillent tout et laissent leurs marques
Un casting pire qu’un cirque, nez
rouge et dents acérées
Regards noirs, démarches sûres,
sabres et couteaux aiguisés
Bas les masques au défilé, y’a trop
longtemps qu’on se déguise
Le carnaval des agités prend de
l’ampleur, assure son emprise
En périphérie de la ville ou dans les
quartiers bourgeois
Les gosses de l’ombre, enragés,
cassent les vitrines et brisent les lois
J’vois des silhouettes sur les toits,
j’vois des signaux dans la nuit
Des ombres marchent sur mes pas, je me
retourne et plus un bruit
Les radios ont cessées d’émettre,
peu de temps après les télés
Et j’ai comme dans l’idée que ce
soir les rues seront agitées
Refrain (X2)
Barres à mines, battes de base-ball,
humeurs de gosses volubiles
C’est changeant, c’est lunatique,
un coup c’est face, un coup c’est pile
On sait que jamais rien ne s’efface
et le mors entre les dents
Un pied de biche dans la main, peuple
en haillons il était temps
Sur les pavés millénaires, s’instaure
le règne de la peur
Les orphelins aux pieds des hôtels
sont venus brûler l’histoire
La cité ressemble à l’enfer, le
diable est tout à son honneur
Accidents à tous les carrefours,
prendre la fuite est illusoire
Haine aux lèvres, rage au ventre, les
enfants renient les lois
Torches et cocktails Molotov,
maintenant oublie tout ce que tu crois
Tire un trait sur ce que tu sais, tout
ce que tu as te sera saisi
Alors brûle tout ce qui te retient,
viens rejouer ta chance par ici
Dehors avec les orphelins, croire en
tout, ne croire en rien
C’est sensiblement la même chose, on
connaîtra tous la même fin
Les sales gosses ont ouverts la brèche,
parés pour allumer la mèche
Maintenant toute la cité s’embrase,
les mômes ont même brûlés la crèche
Refrain (X4)