En un regard j’dévore la ville et
ses entrailles
Je suis le dieu des tocards, je veille
sur ma marmaille
Petite frappe notoire, padrés à la
petite vie
Y’a pas d’patrons, pas d’stars
chez mes brebis
Des gosses à toutes heures dehors
sèment leur ange gardien
Il y a ceux qui prennent tout et ceux
qui n’gardent rien
Moi j’regarde ça de loin, assis à
un comptoir céleste
Ruminant dans mon coin, pourquoi j’ai
eu les restes
Mais c’est pas un hasard, c’est moi
qui ai tout raté
Comme ces gens qui ont de quoi survivre
et qui se retrouve enfermés
Cellule capitonnée, porte lourde et
barreaux
Des fois j’vois plus la différence
entre victimes et bourreaux
Barbares et bâtards civilisés
6 milliards d’hommes embarqués, on
n’va pas tous les excuser
Tellement j’en ai vu des murs et des
guerres ouvertes
J’m’occupe pas de ces gens-là mais
c’est le fléau d’votre planète
Y’a l’feu sur les frontières , y’a
des enfants au front
Y’a des types dans l’fond du
gouffre et c’est un affront
Je veille mais bon mon cheptel
s’élargit
Est-ce que ça deviendrait une mode de
gâcher sa vie
Refrain : En un regard j’dévore la
ville et ses entrailles
Toutes les marques, les ratures, toutes
les fissures, toutes les failles
Accroché au réverbère de la tombée
de la nuit au matin
Sur les maudits, les ratés, je veille,
tout ira bien (X2)
J’vois des filles sur l’trottoir au
milieu des vautours
Des losers, des clochards, qui crèvent
aux pieds des tours
Des alcooliques notoires, de la
solitude autour
Et des chiens sous la pluie dans une
ville sans contour
Chaque nuit a ses crimes, chaque nuit a
ses secrets
Coups d’crayons sur l’papier,
ombres obscures dans les allées
J’veille sur les évadés, tout
l’monde doit tenter sa chance
J’veille sur les 100 pas dans la
ville et sur les siècles d’errance
Longue liste d’attente, tu passes
après les autres
Après les chiens superstars, les
chimpanzés astronautes
Les rats multimillionnaires dealent
dans leur monde
Négocient dans leur sphère quelques
contrats immondes
Je n’vois rien j’tourne le dos à
tout ça
J’retourne dans ma rue avec les
camés, les sans-voix
Les sans-droits, les sans-lois, les
rois et les reines de rien
A la sonnerie du réveil, au café noir
du matin
Ça ira tant que ça tient, des
fantômes sur le pavé
On en a déjà vu beaucoup, y’a plus
de quoi être étonné
Mais les paumés seront sauvés, les
sans-grades, les vauriens
Sur les maudits, les ratés, je veille,
tout ira bien