vendredi 13 décembre 2013

Z.I.

Des Z.I décrépites, wagons de marchandises rouillés
Des arbres privés d’leurs feuilles et des maisons éventrées
Des régions délabrées, des ombres n’appartenant à personne
Et des hommes squattent une usine où plus jamais sirène ne sonne
Des parkings inoccupés, désolés, pavés d’feuilles mortes
Le vent glacial et la pluie, pluie battante qui nous escorte
Un grillage qui n’garde rien, rien qu’un jardin d’herbes immenses
Terrain de désolation au milieu de fric et démence
De grandes baraques décorées d’affiches de ventes immobilières
La décharge municipale, ici le bus pour les travailleurs
Là l’ancienne gare ferroviaire, poteaux électriques et compteurs
Des touffes d’herbes sur la rail, et la rouille se mêle au vert
Des semences de plastiques, de canettes, de poubelles
Marie-Jeanne des Ordures te demande, qui est la plus belle?
Des containers remplis de c’que l’homme crache alentour
Et au-dessus de ce lieu fermé vole une vague ronde de vautours

Refrain : A Paris, Marseille, Thionville, Bruxelles
Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle!
A Dunkerque, Ostende, Auxerre, Sarcelles
Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle!
A New-York, El Paso, Barcelone, Babel
Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle!
Cités dortoirs, nations poubelles
Rien d’plus sinistre qu’une zone industrielle!

Une cahute de fortune, quelques tonneaux enflammés
Des bouteilles éparpillées et des sacs poubelles étalés
Des matelas éventrés, noirs de saleté, de poussière
Et des couvertures empilées qui attendent patiemment l’hiver
C’est un camp sans volontaire, usine désaffectée
Des piafs ont fait leur nid dans du parpaing, venez, entrez
Un seau bien placé qui ramasse l’eau qui goutte
Et avec des canettes de bières quelques gosses qui jouent au foot
Derrière la gare, derrière la route, murs tagués, éclats d’verre
Galaxie d’clous rouillés, vitres brisées, barres de fer
Vieux moteurs à la morgue, carcasses de caisses cramées
Tandis qu’au loin d’immenses grues attaquent un nouveau chantier
J’décris ça, c’que j’ai vu lors de mes voyages sinistrose
En RER ou en bus, rejoindre la boite où j’bosse
Et avec le retour en plus, ça va mais à petite dose
Au milieu de ça le bus 106 s’apparente à un carrosse

Refrain

Rien d’plus sinistre, rien d’plus sinistre…
Rien d’plus sinistre, rien d’plus sinistre…



The Time is Stretching