jeudi 13 février 2014

Contes du nulle part

Dortoirs de passages et toits temporaires
Pour se cacher de la pluie jusqu’à la prochaine galère
Encore une nuit sans étoiles, on veut dormir sans rêver
Et la manière la plus simple est encore de s’assommer
C’est si facile d’accès, ne leur demande pas comment
Le Petit Poucet a montré la voie en semant des cailloux blancs
Et en simulant le chemin du retour à la maison
Tu t’es retrouvé en carafe au pays des illusions
Action, désormais c’est ton tour
Faut mentir pour leur plaire sinon ils restent sourds
Faut se mentir à soi-même, même si ça ne mène à rien
Tu le sais bien mais en vain t’es dans le tourbillon quotidien
Et tu te détaches de toi-même, t’oublies qu’on te déteste
T’oublies que dans la cour de récré les gosses te surnommaient la peste
Tu scotches, tiens ton poste pour rien, t’accumules les rides
Comme le veilleur de nuit qui surveille un coffre vide

Contes du nulle part, des villes vides et du désert
Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières
Contes du nulle part et des enfances en errances
Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)

Elle a saisi, elle sait, quel est le tirage derrière les cartes
Car depuis petite elle subit la promiscuité de l'appart
Et du monstre qui l'habite alors l’œil à la fenêtre
Elle rêve d'un terrain de jeu même plein de toxs et de proxénètes
Donc elle sort traquer de quoi respirer dans l'air vicié
Les odeurs de pisse et le manque d'oxygène du quartier
Là où elle semble clouée, alors qu'elle ne pense qu'à fuir
Et elle crache son fiel dans chaque bouffée d'air qu'elle expire
Princesse sans conte, perdue dans les pages blanches du quotidien
Pourquoi attendre que l'ogre vienne écrire lui-même le mot "fin"
Quand on peut courir plus vite, et quitte à pourrir le récit
Et puisqu'il n'y a aucun carrosse qui ne l'attende à minuit
Autant retenir la nuit dans le monde des artifices
Des danses rituelles et des masques, des heures d'ivresse et de vice
Descendre avec Alice en enfer, ou plus ou moins
Parcourir le désert pour en sonder chaque recoin

Contes du nulle part, des villes vides et du désert
Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières
Contes du nulle part et des enfances en errances
Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)

Des images de gosses lui reviennent, des histoires avant de dormir
Histoires, vraies ou fausses, dont il essaie de se souvenir
Mais en vain, y a rien qui vient, non rien qui réagit
Toute son enfance, s'il en eut une, est définitivement partie
Maudite, et c'est peut-être d'ici que viennent tous ses maux
Ses névroses, ses colères, ses enfers et sa connerie de trop
Celle qui l'a mené ici, les mauvais pactes passés
Au carrefour des perspectives nulles et des existences gâchées
Un hiver glacé dans le brouillard quand Cocher
Et ses sbires sur le bitume un matin sont venus le chercher
Il avait si peu à perdre, drapé dans ses sapes loqueteuses
Juste la cible idéale pour une entreprise vicieuse
Et la suite? Il en subit les conséquences
Encore et toujours en portant le poids de sa pénitence
A seize ans, il n'a ni futur, ni passé
La justice et la société voudraient juste pouvoir l'effacer

Contes du nulle part, des villes vides et du désert
Contes des quartiers gores, du terroir, des villages-cimetières
Contes du nulle part et des enfances en errances
Décompte du temps qui passe dans la souffrance et dans le silence (X2)

The Time is Stretching