Mouve-toi comme tes ancêtres de pays
en villages
Trace ta route dans la forêt, dans les
champs, les marécages
Il n'est pas encore trop tard pour
faire machine arrière
Mais cette fois oublie ton passé, il
n'y aura plus rien derrière
Quand tu l'auras décidé, quand tu
l'auras voulu
Juste pour toi car là-bas, ne t'y
trompe pas, on ne t'attend plus
Fais ton choix ou fane, attends l'hiver
ici
L'hiver le plus long celui auquel nul
ne survit
Tu as connu les camps, on t'a plus
d'une fois parqué
Tu connais mieux que quiconque la
privation de liberté
Car tu en avais trop faim, bienheureux
gitan
Sur la route rocailleuse accompagné du
juif errant
Accroche-toi à la carriole
bringuebalante sur le chemin
Avance tant que tu peux, repose-toi
quand tu en as besoin
D’Est en Ouest, pourquoi toujours
cette même trajectoire
Ne serait-il pas temps de changer le
cours de l'histoire?
Nous avons traversé les voies,
traversé les âges
Étiez-vous dans les parages lors du
dernier campement
Traversé les temps, fait mentir les
faits
Traversé la ville où les gitans se
sont arrêtés (X2)
Peu de poids sur les épaules, tu ne
possèdes rien
Tu ne te souviens plus d'hier, tu ne
connais pas demain
Les démons sur tes bottes semblent
maintenant se fatiguer
A l’usure tu les auras, un par un ils
vont tomber
Tu continueras ta route au-delà des
champs de mines
Des murs criblés de balles, des
miradors et des lignes
Ennemies, comme ils disent partout
Si bien qu'on ne sait plus trop qui est
censé être avec nous
Mais qu'importe, qu'est-ce que ça
change pour les apatrides
Qui ont fui les nationalismes et leurs
relents putrides
Qui errent encore sans passeport et
traversent les frontières
En esquivant force douanes, policiers
et militaires
Le chapeau sur les yeux dans le soleil
couchant
Ils errent comme on respire, ils errent
comme on prend son temps
Heureusement la cible est mouvante, les
bois sont remplis de geôliers
Aussi vrai que la Terre tourne, nous
sommes tous des évadés
Nous avons traversé les voies,
traversé les âges
Étiez-vous dans les parages lors du
dernier campement
Traversé les temps, fait mentir les
faits
Traversé la ville où les gitans se
sont arrêtés (X2)
Ils ont voulu t'arrêter,
t'emprisonner, voyageur
t'encadrer, t'"empavillonner",
compter les heures à ta place
Tu sais que certains ne passent pas
toutes les frontières
Il faut plus que du cœur pour survivre
dans ce monde en guerre
Regarde cette ville d'où plus personne
ne sort
Où on meuble le silence et l'ennui par
de jolis décors
Où chacun prétend que cette terre lui
appartient
Où on mettra des épouvantails pour
effrayer les tiens
Pas un qui ne se rappelle comment il
est arrivé
Tu verras comme il est facile de
s'inventer un passé
Tous hier marchaient, cassaient les
murs trop hauts
Enjambaient les barrières, les océans,
les ruisseaux
Ils se sont arrêtés là mais ça leur
ferait trop mal
De s'avouer qu'en fin de compte, nous
sommes tous des ex-nomades
De simples sauvages en carafe, à
l'arrêt
Qui repartiront demain et oublieront
leur passé
Nous avons traversé les voies,
traversé les âges
Étiez-vous dans les parages lors du
dernier campement
Traversé les temps, fait mentir les
faits
Traversé la ville où les gitans se
sont arrêtés (X4)