Dans les déserts de brouillard,
paysages sans visage
Où les sages toisent les anges et
entretiennent leurs présages
Relisent les passages de l'Apocalypse
Et envisagent avec gravité la grande
éclipse
Ils parlent par ellipses et aiment les
longs silences
Tristes sires agrégés de théologie
ou de sciences
Perdus dans un savoir confus diffusé
Comme une vérité, apprise mais non
vérifiée
Juste mal rédigée sur un vieux
parchemin
Et les mensonges cheminent venus d'un
passé lointain
Comme parole d'évangile, dite sacrée
Mais derrière leur morne prose il n'y
a aucun secret
Stoppez les sacrifices, si le soleil se
lève à l'Est
Ce n'est pas au nom du fils, ni du
père, ni du reste
Qu'ils retournent au désert en
attendant la purge
Mais les prophètes ont menti, il n'y
aura pas de déluge
Rien n'est annihilé
Tout se reconstruit sur les cendres et
les cimetières
Les décombres sont la matière
première
Il n'y aura pas de déluge, demande à
la poussière (X2)
Un prophète ambulant errait avec son
étal
Par delà les campagnes, regard noir et
teint pâle
Dans sa sacoche sale : potions,
antidotes
Élixirs, poisons, livres sacrés et
breloques
Quelques gris-gris en toc, des pass
pour le paradis
La caisse enregistreuse et la machine à
carte de crédit
Tu le vois arriver, c'est le premier
vendeur
Le père spirituel des Bill Gates et
Rockefeller
Chercheurs d'imposteurs dans le palais
des glaces
Ils jouent la concurrence mais pas un
d'eux n'a sa place
Dans la cité naissante où la vie bat
son plein
Et où le prophète ambulant veut
s'octroyer un terrain
Non, les lieux saints n'ont pas poussé
subitement
Mais sont nés de la sueur d'esclaves
et de leur sang
Leur promettant le repentir en cas de
grabuge
Mais les prophètes ont menti, il n'y
aura pas de déluge
Rien n'est annihilé
Tout se reconstruit sur les cendres et
les cimetières
Les décombres sont la matière
première
Il n'y aura pas de déluge, demande à
la poussière (X2)
Désormais ils désertent les villes en
proie à la peste
Après avoir tout fait pour que la
maladie s'infeste
Ils investiront encore sur l'action de
la comète
Qui se chargera calmement de la fin du
monde qu'ils nous promettent
Les mythes s'écrouleront, leur morale
d'un autre temps
Tombera mais le monde ne s'ouvrira pas
pour autant
La vie survivra à leur calendrier
C'est de leur propre fin qu'ils ont
peur, pas de celle de l'humanité
Ils peuvent retourner les cartes et
prédire
Dans des visions obscures le carnage
qui serait à venir
S’ils veulent s'étouffer dans les
mouvements de panique
Où s'entasser à cent dans des abris
antiatomiques
En attendant l'Apocalypse et les
flammes
En priant indéfiniment pour le salut
de leurs âmes
Même s’autoflagellant avant le
passage devant le juge
Mais les prophètes ont menti, il n'y
aura pas de déluge
Rien n'est annihilé
Tout se reconstruit sur les cendres et
les cimetières
Les décombres sont la matière
première
Il n'y aura pas de déluge, demande à
la poussière (X4)